Des nouvelles de Gwen
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Suite une demande , je suis venue ici pour apporter mon témoignage en tant que personne Trans’ dans notre société.
Je tiens à ce que mon témoignage ne soit diffusé nul part d’autre que ce post, car de part ma situation j’ai encore besoin d'anonymat et que certaines informations pourraient servir à me retrouver.
Cela fait maintenant 3 ans et demi que j’ai débuté ma transition médicale et 2ans que j’ai fait ma transition sociale.
Lorsque j’ai commencé ma transition sociale, au travail, j’ai bien fait attention à ce que l’équipe, ou certains membres de l’équipe avec qui je m’entendais le mieux soient supportifs vis-à-vis de moi. Ils ont été les premiers dans la confidence avant mes responsables.
Cela c’est avéré très utile lorsque j’ai fait les démarches auprès des responsables, car forcément, ça parlait dans mon dos. Je pense que cela m’a évité des soucis, dans une période ou je n’était pas aussi construite et donc une certaine vulnérabilité.
Aujourd’hui je vis quotidiennement mon apparence en harmonie avec mon identité féminine, même si mon propre parcours n’est pas fini.
Je suis actuellement en poste dans le Maine-et-Loire dans une entreprise dans laquelle je me sens bien au quotidien.
L’équipe dans laquelle je travaille est bienveillante au quotidien et très ouverte sur les sujets LGBTQIA+, que ce soit entre les différents acteurs qui y interagissent ou bien à mon égard.
Pour le coup, j’ai postulé et passé mes entretiens au féminin, donc il n’y a pas eu vraiment de “coming out” à gérer, même si mon “cis-passing” à ses limites…
Il n’y a que le service RH qui m’a appelé à plusieurs reprises et j’ai bien senti la limite de leurs formations initiales. Néanmoins elles ont été bienveillantes mais quelque peu maladroites.
La quasi-totalité des documents mentionnant mon nom ne contiennent pas ma civilité, néanmoins, certains documents circulent quand même.
Je croise beaucoup de monde dans mon activité et en très grande majeur partie, ça se passe sans aucun problème et avec le sourire. Les regards interrogateurs et gênés ne sont que très rares.
J’ai l’occasion de beaucoup bouger dans le département, mais je suis rarement seule.
J’ai également l’occasion d’enseigner, car nous avons des stagiaires et des apprentis dans le service qui occupent mon bureau. Le point positif est que les départs et arrivés ne sont pas synchronisés, mes "élèves" ont tendance à montrer l’exemple aux nouveaux sur l'attitude à adopter vis à vis de moi. Les nouveaux sont souvent gênés, mais très vite ils comprennent qu’il n’y à pas de gêne à avoir et que je suis une personne très bienveillante qui ne juge pas.
Plusieurs fois par semaine, en allant au travail, je me dis que j’ai une chance immense d’avoir ce poste, malgré quelques inconvénients.
Je pense à toutes ces personnes qui sont marginalisées du fait de leur différences, transidentité, handicap…
Dans ma vie personnelle c’est assez identique. Mes parents, encore un peu gênés par ma particularité ont décidé d’assumer et de m’ Outer auprès du reste de la famille ( leurs frères et sœurs), ( il faut dire que j’ai "disparu“ de la famille et certains commençaient à poser des questions ) à priori je n’ai rien à craindre de ce côté là. J’ai cru comprendre que certains petits-cousins/cousines étaient également concernés par la question du genre…
Il n’y a que mon grand frère avec qui j’ai coupé les communications car trop toxique pour moi.
Voilà, c’est tout pour moi -
Bonjour Gwenaelle,
Je voulais juste saluer ton courage et du coup t'encourager dans ta transition.
Même si nous essayons de nous faire une raison, le regard des autres prend beaucoup de place au quotidien.
Tu sembles bien intégrée et tu fais preuve d'une grande tolérance et de beaucoup de bienveillance.
Bienveillance, tolérance et empathie, 3 critères qui changeraient le monde s'ils étaient prioritaires pour tout le monde.
Bravo
Stéphie
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Merci beaucoup pour ton message, je suis entièrement d'accord avec toi.
En me trouvant j'ai trouvé l'harmonie, en trouvant l'harmonie j'ai découvert la bienveillance. Je me suis également libérée du jugement, la vie est bien plus légère ainsi.