Claire, presque femme
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mais si ...
jolie petite robe legere de saison
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C'est une petite robe discrète pour un look décontracté. Elle ne te mets pas particulièrement en valeur mais rien de choquant.
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Voici la suite de ma présentation en réel à mes proches. Après mes parents il y a deux semaines, c'était, ce week-end, au tour de mon second frère, de ma belle-sœur, de mes deux nièces (9 et 13 ans) et surtout de ma fille. Le temps des soirées de samedi et dimanche puis le lundi midi.
Aucune remarque négative, aucun comportement de recul. Pas d'approbation explicite pour autant mais une bienveillance, les félicitations de ma belle-sœur, de ma mère à nouveau, qui me soutient désormais même si elle regrette de ne plus voir son fils d'ici à quelques mois. Mes nièces ? Adorables. Pas de question déplacée ou indiscrète, pas de sourire moqueur, juste de l'interrogation intérieure sans doute. Mais leurs parents les avaient bien briefées. Elles avaient vu des photos aussi.
Quant à ma fille, elle s'est effondrée en larmes le temps de ma préparation samedi, appelant aussi son amie confidente. En ma présence, elle a contenu son émotion les cinq premières minutes puis a retrouvé un peu la parole dans la soirée. Dimanche, petit échange sur cette soirée, avec le sourire revenu sur ses lèvres, puis d'autres sujets d'échanges toujours agréables. Elle connaissait ma perruque, une partie de mes vêtements, vus dans ma chambre. Cela a limité la surprise, m'a-t-elle dit. Elle a ajouté que c'était une expérience "désagréable". J'ai proposé de recommencer le dimanche midi mais elle a refusé gentiment. Elle est partie dimanche, comme prévu pour d'autres raisons, avant de m'avoir revue.
En somme, elle accepte que je sois ainsi mais "sa transition" vis-à-vis de moi en est au tout début. Son comportement et nos discussions par ailleurs ne changent en rien. Aucune tension palpable. Cela reste une épreuve pour elle.
Pour moi aussi, pour une autre raison. Nulle appréhension lors de ma préparation puis en entrant dans le salon. Mais être au milieu de ses proches, dans le lieu de décennies de souvenirs, d'habitudes familiales, me ramenait irrémédiablement à mon personnage masculin. Lors de la première journée complète passée avec mon premier frère, cette présence simultanée de mes deux identités masculine et féminine m'avait surprise et gênée. Je connaissais donc désormais cette sensation de décalage, de vivre à leurs côtés avec une apparence féminine mais avec, de temps en temps, un genre intérieur masculin qui revenait comme quelqu'un, retournant dans sa province d'enfance, retrouve son accent local sans s'en rendre compte. Ce décalage est apparu plusieurs fois ce week-end et a limité l'expression de mon genre féminin. Mon frère m'a dit qu'il avait plus l'impression de parler avec son frère qu'avec une sœur. Il a quand même ajouté qu'après une longue conversation téléphonique, récente, il avait eu l'impression d'avoir discuté avec une femme.
Il y a encore six mois, vivre ces moments en famille m'aurait été plus que difficile. Gérer ce décalage me demandera encore plusieurs expériences de ce type ou bien ma transformation après ma FFS mi-juillet. Il me faudra quitter les réflexes comportementaux masculins. Mais, tout au long du week-end, la solidité de ma conviction quant à ma transition l'emportait sur les résurgences de mon personnage masculin.
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Quel chemin parcouru ! Cela demande beaucoup d'efforts et de courage de ta part. Cela force le respect. Je te souhaite le meilleur à venir. Je t envoie pleins de bonnes ondes.
Merci pour ton partage.
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Week-end magique chez mes parents (75 et 81 ans quand même ...). Trois jours au féminin, une sortie shopping avec ma mère dans leur petite ville provinciale, un restaurant en terrasse sur le bord d'un fleuve.
Mon père qui ne peut pas dire qu'il accepte ma féminité mais qui me respecte. Ma mère qui me donne avec plaisir des vêtements vintage que je mettrai avec plaisir, dont une robe qui me faisait rêver, moi enfant.
Je crois encore rêver, mon père aussi ce matin lorsque je suis reparti au masculin cause travail !
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Beau soulagement pour moi aujourd'hui quant à ma situation professionnelle.
Je travaille dans une grande entreprise. Mon changement de poste est prévu pour septembre. Les RH et mon futur hiérarchique sont désormais informés de ma transition. Bon voire très bon accueil, comportement neutre et vigilant pour mon intégration dans mon nouveau poste (et avec de nouveaux collègues).
A venir, un entretien avec le médecin du travail, une réunion d'information pour ma hiérarchie sur la transidentité et une réunion de préparation de mon intégration dans l'équipe (quels messages passer et quelles précautions prendre).
L'équipe LGBT bénévole qui œuvre pour informer les RH, la médecine du travail, les assistantes sociales, … depuis quelques années a bien préparé le terrain. Ces interlocuteurs savent désormais un peu mieux comment gérer cela. D'ailleurs, à la rentrée, il y aura une session d'information pluri-disciplinaire sur la transidentité pour ces professionnels. Les choses vont dans le bon sens. Je vous en reparlerai si j'en ai des retours.
Mon hiérarchique a juste marqué le coup quand je l'ai informé de ma FFS mi-juillet. Comme je vais encore au travail au masculin, ça va plutôt lui faire drôle début septembre. Je suis impatiente de voir sa tête.
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Désormais femme à "plein temps" depuis septembre (Cf. Mes débuts au féminin dans mon entreprise), j'ai fini d'informer ma famille début novembre : tantes, oncles, cousin-es. Que des réactions de surprise puisque j'ai toujours caché ma féminité, des réactions neutres aux encouragements, mais rien de négatif.
"Tout va bien", me direz vous. J'avais dit à ma psy avoir l'impression d'avoir fini ma transition sociale mais je sens ma transition intérieure incomplète. Avant d'avoir cette vie totalement féminine, mon masculin était encore bien présent et l'espoir me portait. Désormais, la sensation de manque est présente : l'espoir est moindre relativement au manque d'aboutissement de ma féminité. L'espoir est toujours présent mais avancer davantage dans ma féminité requiert bien plus d'effort et d'expérience : conversations entre femmes, des détails à affiner sur le visage, ma voix encore masculine au téléphone, les relations avec les hommes, m'habituer à faire cohabiter sans douleur ma féminité avec les souvenirs ma vie antérieure masculine, etc. La route est encore longue ...
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Courage. Le plus dur est fait.
Imagine toi, moi qui est tout fait à l'envers. Être une femme au quotidien à la recherche de sa voix et non hormonée, avec un deadname lui collant à la peau. Ça en fait beaucoup, donc je dois beaucoup relativiser.
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La nouvelle de ma semaine : le courrier du Tribunal qui valide mon changement d'état civil et de prénoms. Je m'appelle donc désormais : Madame Claire <nom inchangé>.
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Super ! Tu vas donc pouvoir aller à la mairie sous peu refaire tes papiers ?
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Félicitations !
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oui, à suivre, refaire tous les papiers. Il faut encore que j'attende 2 semaines de délai d'appel à écouler, puis c'est parti pour la carte d'identité, le permis de conduire, le passeport, la carte vitale (via l'INSEE qui recevra mon acte de naissance modifié si j'ai bien compris !), etc.
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Cool.
J'avance (trop) doucement sur ce dossier. En fait, il est prêt, je cherche quelques volontaires pour le relire.
Je ne vis pas deux vies, mais j'ai deux prénoms. Maintenant, ça commence a partir dans tous les sens, genre pénible.