Transidentité et boulot
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Je ne pense pas que l'employeur est forcément un vilain méchant (meme s'il y en a quand les choses tounent mal). Mais il a aussi d'énormes contraintes et certaines personnes ne savent pas communiquer. C'est idiot de relier la transidentité et les problèmes de travail.
Je rejoint @Johanne-Langlois, quand c'est possible, ne pas donner d'info perso à l'employeur. Le travail est un monde où la concurrence fait des ravages entre collègues, entre managers, entre entreptises... Le seul problème est qu'il faut travailler. Arrrhhh
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J'aurais tendance a rejoindre Johanne et Nath sur l'aspect vie privée, mais a la base était-ce une démarche de ta part pour "préparer" le terrain? C'est là que je trouve ça malheureux, grand groupe ou petite PME, j'ai toujours eu tendance aussi a essayer de forger une relation de confiance avec ma hiérarchie. C'est quand elle est bafouée comme tu nous le racontes qu'il y a des moments ou tu te demande si tu as vraiment affaire a des humains...
On te prétexte le fait d'être mal dans ta mission parce que t'es trans, mais qui vis réellement la situation? et est capable d'en parler en connaissance de cause? Toi pas eux ! Du coup est-ce que tu as pu leur dire que cela n'avait rien a voir et qu'ils étaient complètement dans l’erreur? (Même si face a une grosse structure on est capable de te dire que c'est comme ça et pas autrement)
Pour reprendre Nath, je ne pense pas que l'employeur soit a tout les coups méchant, mais j'ai l'impression que tu retrouve ça plus dans de petites entreprises ou il y a peu de personnel (donc plus facile de tisser du relationnel). Quand tu travaille pour de grands groupes c'est plus vraiment un employeur as qui tu fais affaire, le mec est juste un messager d'une large échelle hiérarchique derrière.- Ne te sous-estime pas vis a vis de ça et prend du recul, ça ne doit pas te remettre en question mais plutôt remettre en question le fait de faire face a de la stupidité Courage !
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Il est rare que je raconte mes aventures, mais là je ferai une entorse, au vu de la situation. (Je précise comme mème de ne jamais, jamais, suivre mon exemple ! Sauf si éventuellement tu maitrise l'art du combat, mais là ça méritait à mon sens, une petite leçon de conduite). Si aujourd’hui je suis libre de mes mouvements, c’était part le biais d’une mésaventure que j’ai subit sur mon lieu de travail, il y a de ça quelques années. Ce matin là j’étais en mode androgyne et maquillé. Je prends donc l’ascenseur et juste au moment d’appuyer sur le bouton, je vois une personne courir vers moi, et je met donc la main devant le capteur de la porte pour empêcher celle-ci de se refermer, afin que la personne puisse monter. Alors déjà, pas de merci et pas de bonjour. Au moment ou l’ascenseur commence à monter, le mec me crache la phrase suivante «Je ne savais pas qu’ici on embauchait des travelos !». A ce moment là, je me met face au mec et j’appuie sur le bouton d’arrêt d’urgence, et là je lui met un grand coup de tête. Le gars s’écroule allongé à terre le nez cassé, pissant le sang à tout va. Je m’accroupis devant lui et je lui dit: maintenant je te propose deux solutions: la première tu portes plainte contre moi, et si jamais je me fais licencier par ta faute, alors là, je te fais la promesse solennelle, que je te ferais bouffer ton bulletin de naissance ! Et ça c’est juste pour t’apprendre à vivre. Où alors je t’offre une seconde solution: je te donne exactement deux jours, pour venir me faire des excuses sur mon lieu de travail, et si jamais tu ne viens pas te présenter le jour J, de ta vie tu regretteras de m'avoir croisé ce jour là. Finalement le mec est venu me faire des excuses, mais ce qu’il ne savait pas, c’est que j’ai tout fait pour que cela se produise pendant une réunion ! Alors là, je vous dit pas l’humiliation en public. Le mec en question, était un patron d’une grosse boîte que je nommerais pas, qui d’après source avait déjà une réputation homophobe. Évidement, il s’est fait virer !!
Comme quoi, quand tu oses montrer les dents, les gens finissent ensuite par te respecter. Bon je ne vous cacherai pas, que je me suis fait salement remonter les bretelles, avec deux mois de mise à pieds, plus pour le principe. Grosso modo, suite à cet incident, je me suis fait connaître, changer de service, gravir les échelons et aujourd’hui, je m’habille comme bon me semble pour aller bosser.
Merde quoi ! C’est pourtant pas si difficile de dire Bonjour et Merci ! -
@Gwenaelle, l'absence d'augmentation, ou sa faiblesse, s'apparente à une discrimination. Tu pourrais très bien te faire aider d'un-e avocat-e spécialisée dans ce sujet. Contacte-moi si tu veux pour des noms.
Encore faut-il disposer d'écrits internes à ton entreprise pour montrer que ce n'est pas lié à ton activité professionnelle seulement. Pour le moins, commence à garder des écrits. Il faut même créer ces écrits, par exemple en prenant les devants et en argumentant sur l'irrationnel de ton augmentation. Le pire peut aussi arriver : les managers et RH se disent peut-être qu'il faut t'emmener vers la sortie en 2-3 ans
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Bonjour
J' alimente le sujet en répondant à quelques questions.
Je précise tout de même que ma démarche en postant ma mésaventure est d'informer les personnes qui souhaitent en parler au travail
Me concernant j'ai été cordialement invité à en parler par mon psychiatre, car il fallait identifier les éventuels points négatifs de ma vie pour que je sache vers ou je vais d'un point de vue professionnel. C'est pour cette raison que j'en ai parlé à ma direction
Concernant l'aspect juridique @Claire : Ils sont très malins. En fait, il sont sur le point de me refuser mon augmentation parce que " je ne suis pas motivé" dans mon travail et que je doit être capable de laisser "mes problèmes "de coté au travail. Que pour eux, je me sens mal dans mon travail parce que je suis trans'.J'ai subit des remarques désobligeantes au travail, à plusieurs reprises, et c'est arrivé en me criant dessus, ce qui m'a blessé. J'ai trop à cœur de faire du bon travail mais c'est comme ça. Sur le coup cela m'a fait culpabilisé et j'ai continué à aller au travail avec la crainte de me reprendre des coups de batons. J'en ai parlé à mes psys, pour eux je n'ai rien a me reprocher, c'est le client qui est en faute. Nous avons analyser ensemble l'histoire et pour eux, aujourd'uit je me sens mal à cause de mon travail.
Ce qui traduit des choses, notamment qu'ils ne comprennent pas ma situation. Il me semble qu' actuellement la dysphorie est reconnue comme une maladie.
A mon sens c'est comme si j'était handicapée et qu'on me reprochais de venir en chaise roulante au travail....
Qu'importe leur décision pour la suite, je vais tout d'abord me syndiquer, ça fait longtemps que je veux le faire mais je n'ai jamais compris comment on faisait.
Je ne pense pas que je posterais ma conclusion de tout ça. A voir. Le but de ce post était vraiment de mettre en garde tout le monde en particulier celle qui pensent en parler à leur direction et de donner quelques astuces pour se protéger avant.
Bisous
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Puisque le post est fait pour évoquer les situations dans les entreprises, je reposte ici un extrait des étapes personnelles importantes que j'ajoute à ma page de présentation.
Je travaille dans une grande entreprise. Mon changement de poste est prévu pour septembre. Les RH et mon futur hiérarchique sont désormais informés de ma transition. Bon voire très bon accueil, comportement neutre et vigilant pour mon intégration dans mon nouveau poste (et avec de nouveaux collègues).
A venir, un entretien avec le médecin du travail, une réunion d'information pour ma hiérarchie sur la transidentité et une réunion de préparation de mon intégration dans l'équipe (quels messages passer et quelles précautions prendre).
L'équipe LGBT bénévole qui œuvre pour informer les RH, la médecine du travail, les assistantes sociales, … depuis quelques années a bien préparé le terrain. Ces interlocuteurs savent désormais un peu mieux comment gérer cela. D'ailleurs, à la rentrée, il y aura une session d'information pluri-disciplinaire sur la transidentité pour ces professionnels. Les choses vont dans le bon sens. Je vous en reparlerai si j'en ai des retours.
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Bonjour A toutes,
Je suis en phase de récolte d'information :
Je viens d'y penser en écrivant mais peut-être que les associations sauraient ?@Johanne-Langlois : Non ce n'est pas ma direction. Je me sens mal depuis de nombreuses années, j'ai essayer de me débrouiller seule mais sans succès. J'ai consulté une psychologue qui m'a par la suite encouragée à consulter un psychiatre, puis de fil en aiguille voila
Par contre si l'employeur ne sais pas ce qu'est la trans-identité, auprès de quelle autorité peut-il faire appel ? En fait, j'ai l'impression qu'ils n'ont pas compris ce sujet.
Suite à beaucoup de réflexion et en décortiquant la conversation dans mon esprit, j'ai l'impression qu'on ne me reproche pas d'être trans', mais le fait d'être triste au travail ( qui est parfois lié à ma trans-identité) mais qui est principalement lié au mépris que certaines personnes ont pour mon travail ( ils ne sont visiblement pas au courant de ce dernier détail). Du coup ils pensent que je suis démotivée et que ce n'est pas bien pour leur image, donc ça justifie la "sanction". Ou alors ils veulent que je mette ma trans-identité au vestiaire.... Dans ce cas je ne vois pas du tout comment faire...
J'ai du coup l'impression d'être dans un fouillis entre ma propre analyse qui n'est pas forcément correcte, de fait de la nouveauté de la situation, et que la leur l'est également.
Bref, un gros bazar en perspective je crois...
Merci pour les retours en tout cas -
Pour que ton entreprise s'informe sur la transidentité, tu peux leur proposer de lire le doc de Chrysalide (http://chrysalidelyon.free.fr/...) et de prendre contact avec L'autre Cercle, regroupement d'entreprises qui désirent favoriser l'inclusion LGBT : http://www.autrecercle.org/
Par ailleurs, si ton travail est "méprisé", cela ne relève plus de la transidentité, mais de la communication interne. Ton manager direct se doit de t'aider et de valoriser les activités menées dans son équipe pour faire en sorte qu'elles se passent au mieux et donc de façon productive pour l'entreprise. Un basic du management ! Il faudrait en discuter explicitement avec lui et avec les RH en utilisant le ressenti et le mot "mépris".
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Bonjour,
Je viens maintenant alimenter de nouveau ce sujet qui pourrais peut-être servir à plus d'une.
Tout d'abord, après un an et demi de galere au travail sous plusieurs aspect j'ai eu droit à mon entretien annuel en début de mois.
Après avoir échangé sur ma réussite dans ma mission et les tâches qui m'ont étés confiés, j'ai attendu la fin de l'entretiens pour aborder le sujet de ma trans-identiée, pour ma responsable, il est hors de question que ce sujet soit abordé dans le cadre du travail. Ce n'est pas vendeur pour le client et je risque, à termes de devenir "invendable" pour ma société. Donc si je veux vivre, ce sera dans une autre entreprise.
Je voue avoue que suite à cette annonce je n'ai pas très bien dormi, le lendemain, j'ai contacté le service RH de mon entreprise pour avoir une réponse claire et définitive sur mon cas. On m'a tout d'abord remercier pour mon honnêteté et la confiance que je leur accordais. Ils ont pris ma demande en compte, feraient le point avec l'ensemble de la direction ( et certainement le service juridique) m'assurant que j'aurais des nouvelles bientôt.
C'est donc ce matin que j'ai eu la "réponse officielle" de mon entreprise, a savoir qu'ils n'avaient aucunement le droit de m'interdire quoi que ce soit et que c'était leur devoir de faire en sorte que je me sente bien dans mon travail. Il va sans dire que je peux m'habiller comme je le souhaite tant que je ne m'habille pas de façon inappropriée ( trop vilgaire, trop cool, jean déchiré, style punk, etc).
Je n'ai eu droit qu'a une conversation téléphonique, mais c'est déjà ça. Je devrais prochainement avoir une entrevue réelle avec les différents responsables de mon entreprise. A suivre.
Pour finir je ferais part de ma conclusion, qui est, ne pas abandonner, réfléchir, faire preuve de souplesse ( mais si tabarnack c'est pas évident) pour renvoyer une image la plus positive possible.
J'attend d'avoir une partie de ma prime pour adhérer à un syndicat, visiblement la CGT compte défendre l'intégration des personnes transidentitaires au travail.
Voilà
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il y a du positif dans la reponse c est deja ca !!!!
ensuite il faudra aussi gerer les relations avec les collegues
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@Johanne-Langlois a dit :
ne jamais courber l'échine
Je préfère mourir debout que de vivre a genoux !
Comme dis sur le chat, j'espère que ta hiérarchie au dessus te soutiendra et t'aidera vraiment sans t'endormir avec des paroles, quel que sois le résultat il y a déjà du "réalisé" plutôt que du "rien" et encore une fois si tu fais évoluer les choses, ce sera déjà une grande victoire pour toi mais aussi pour les futures personnes -
Ce message a été supprimé ! -
@JulieThéia a dit :
@Johanne-Langlois a dit :
ne jamais courber l'échine
Je préfère mourir debout que de vivre a genoux !
Vivre libre ou mourir
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J'ai averti uniquement un collègue et mon responsable direct de ma transition. Ils m'ont encouragé. Un jour, je suis venue au féminin (bon je l'étais déjà passablement). Nous avons discuté cinq minutes avec les autres collègues, qui tous connaissaient des transgenres. Le chef de service et les autres collègues ne m'ont jamais posé de questions. A la cantine, c'est Madame. J'attends ma nouvelle carte d'identité pour faire changer mon état civil par la RH et recevoir enfin mon nouveau badge.
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@Johanne-Langlois Oui justement c'est ce qui se dit. Mais, je n'ai jamais eu de problèmes, même dans des endroits réputés transphobes, ni au lycée de ma fille, ni au don du sang, ni en ville, ni à l'église, ni chez les médecins, ni ailleurs. Je ne dis pas que je ne fais pas jaser. De tout façon, vu les tenues que je porte tout le monde me connais et cause. Même ce weekend à Paris et en particulier dans le 19e, je n'ai pas eu de soucis avec la population cosmopolite ambiante. La banque a changé ma civilité et mes prénoms dans la journée, dito pour les impôts. Les seules difficultés que j'ai eu c'est celles que je me faisais moi-même toute seule dans ma tête comme une grande.
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Bon, je vais polluer le topic de Gwen mais tant pis. Je vais faire mon petit retour perso.
Donc j'avais rendez-vous ce midi pour faire mon coming-out au boulot. Bon je passe sur la demi-heure de retard de mon supérieur, j'ai l'habitude. Donc j'avais convié lui et le chef de mon plateau sur site.
J'ai été directe au but du pourquoi je voulais les voir : je suis trans, j'ai commencé un traitement hormonal, toussa². Ils n'ont pas eu l'air choqué (mon chef à même dit qu'il était pas vraiment étonné, merde je suis si prévisible que ça ?). Du coup, mon supérieur ma remercier de les prévenir et m'a qu'il avait déjà eu un cas auparavant dans son ancienne boite, apparemment ça c'est mal passé pour la personne, du coup il est au courant que ça peut-être délicat, et que du coup, bah il me soutiens et que j'hésite pas à aller vers lui et lui parler des soucis éventuelles que je pourrait rencontrer. Ils ont, bien évidemment, posé des questions si ça n'allais pas gêner le travail, si j'aurais besoin de congés, ... Que des questions positives. Du coup très bon RDV avec eux, très bien passé, et dès que mon changement de prénom est fait il me refait un badge d'accès avec le bon prénom (ça c'est cool !).
Très bonne journée
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@Johanne-Langlois, je confirme que le sud me semble plus hostile que le reste de la France. Je me méfie de beaucoup de lieux, alors que je ressent pas ça vers le nord. Mais, c'est peut-être l'effet 'touriste'.
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Histoire de voir d'autres témoignages, un petit article court mais instructif notamment car il rappelle l’obligation légale de protection d'une entreprise face à toute discrimination, pas seulement trans ou LGBT d'ailleurs.