Transition ... ou pas, ou plus ?, détransition ?
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Coucou
Alors pour moi la transition n'a pas été une évidence, c'est un long chemin. Bon long c'est relatif, mais en gros entre l'ouverture de la boite de Pandore et le passage à la transition, il m'a fallut 3 ans.
Durant ce chemin, j'ai exploré le genre féminin, par le travestissement, des lectures, des documentaires, des films, un relooking chez Kevin mais aussi des discutions avec des amies et ma psychologue.
Ayant un mal être depuis longtemps, et ayant déjà mis sur le dos d'autres choses, que j'ai vaincues sans que ça fasse disparaître le mal être, j'avais pas envie de me planter sur ce coup, car contrairement aux autres essaies, il y a gros a perdre et des changements plutôt définitifs (ou pas simples à défaire) et surtout, sachant que cela ne serait pas facile pour mes parents (parce qu'aimant, ils s’inquiètent pour mon bien être, ils ont aussi des projections sur leurs enfants, bref ils ont du chemin à faire aussi lors de la transition), je ne voulais pas leur infliger des inquiétudes, souffrances pour rien.
Bref, j'ai réfléchie, écouté mon cœur et mon cerveau, et même quand j'ai été convaincue que c'était ce qu'il me fallait, que j'ai eu du mal à me lancer.
Ce n'est qu'en prenant conscience que j'allais dans le mur (alcoolisation quotidienne de plus en plus forte pour faire taire ce conflit entre mes peurs et mes besoins) que j'ai eu pris ma décision, non sans tjs garder quelques doutes. Je pense d'ailleurs que, je vais les garder longtemps et qu'ils proviennent des mes erreurs de diagnostics passés.
Cependant, différents signes me confirment régulièrement que je suis sur la bon chemin. Par ailleurs, j’essaie de ne pas me faire piéger par d'autres injonctions et de faire ma transition comme elle me convient, de choisir les soins dont j'ai besoin et pas ceux "qu'il faudrait" que je fasse pour "être une vrai femme".
En fait, j'ai l'impression que le jour ou j'ai ouvert la boite de pandore, le jour ou pour la première fois je me suis travesti (à reculons, à croire qu’inconsciemment je savais ce qui se passerais) pour une soirée déguisée, j'ai su mais qu'il ma fallu un peut plus de trois ans pour me faire à l'idée, m'accepter et me lancer.
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ro Merci d avoir ouvert ce sujet intéressant que je reprendrais peut être sur Agora avec ton autorisation ..
parler de dé-transition alors même que je n ai pas commencé l ombre d une transition serait sans doute indecent
cette volonte de transition je l ai eu il y a longtemps, presque 20 ans et si je ne l ai pas entamée c est que des evenements "superieurs" m en ont empeché. A ce moment charniere j ai finalement renoncé sans le savoir a l epoque.
parce que lorsque l'envie, le besoin sont revenu avec violence je me suis rendu compte qu il etait trop tard, que mon corps usé et fatigué ne supporterais pas cela et il m a fallut une therapie, encore suivie aujourd hui pour m'afranchir
de cette decisionetait ce alors une decision de dé transition ?? je ne le saurais jamais sauf a ouvrir la boite de pandor des regrets eternels
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@Béatrice a dit :
Merci d avoir ouvert ce sujet intéressant que je reprendrais peut être sur Agora avec ton autorisation
Oui, bien sûr !
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"Pour d'autres c'est plus nuancé, moins clair, voir carrément le brouillard."
Alors, effectivement, si je réfléchis à l'origine de mon "mal être" (je sais pas trop comment dire) par rapport à mon corps. En fait, j'ai l'impression que c'est plus lié à la puberté et au changement de mon corps durant l'adolescence qu'à un problème de genre. Un autre point qui me perturbe, c'est ce que je ne souhaite pas qu'un argument pour faire une transition soit lié à la société, car j'aurai l'impression de changer pour se conformer à la société alors que je préférai que la société change.
Ce qui est perturbant, c'est que si j'étais né fille, bah, ok, cool, je prends, ça me va aussi !
On n'aborde rarement cet aspect là ici, mais, qui dit transition avec vaginoplastie, dit risque de fin de ta sexualité (si je me trompe, vous pouvez me dire ).
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@flo a dit :
On n'aborde rarement cet aspect là ici, mais, qui dit transition avec vaginoplastie, dit risque de fin de ta sexualité (si je me trompe, vous pouvez me dire ).
Risque .. en effet
cependant je connais de charmantes "filles" tres bien operée qui se sont decouvert une nouvelles sexualité epanouie
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@flo a dit :
On n'aborde rarement cet aspect là ici, mais, qui dit transition avec vaginoplastie, dit risque de fin de ta sexualité (si je me trompe, vous pouvez me dire ).
Comme toute opération, il peut y avoir des échec, mais, le but des chirs est qu'elles soient fonctionnelles sur le plan sexuelle aussi.
Après, la sexualité, ne passe pas que par le vagin et le pénis, il y a d'autres moyens d'avoir une sexualité (cf le film Intouchables pour aller sur un registre totalement autre)
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Bonjour,
Voilà une sujet intéressant. Au cœur de mes préoccupations en ce moment. Pour des raisons personnelles, je n'arrive pas à me décider à aller plus loin que ce que je suis (finalement je ne fais que me travestir et peut-être avoir un comportement plus féminin). J'ai commencé il y a 4 ans mais si depuis l'adolescence j'ai toujours eu ce besoin. A part un perfectionnement dans le passing, je n'ai pas beaucoup avancé.
J'ai très peur qu'avec l'age, je regrette mon choix surtout quand je vois toutes les personnes qui passent le cap. Mais en fait, j'ai presque un équilibre maintenant tout en ayant peur de le perdre en vieillissant quand passer une journée en femme ne sera plus possible car je n'arriverai plus à faire illusion (je n'ai pas le talent de @Béatrice).
D'un autre côté, faire une transition c'est souvent prendre des hormones, voire subir des chirurgies, et ça, ça me gêne car j'ai l'impression que j’abîmerai mon corps qui dans l'ensemble n'est pas en trop mauvais état pour le moment.
Alors, est-ce que le fait que ce n'est pas un question de vie ou de mort de faire une transition fait de moi qu'un monstre bloqué entre les 2 genres ? Suis-je obligé d'être homme, ou d'être femme pour être accepté par un groupe ou l'autre ?
En résumé, c'est un peu le brouillard par rapport à la société. Heureusement que je suis bien entouré et que j'arrive à profiter des 2 genres pour le moment ...
Voilà voilà
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@Nathalie a dit :
Alors, est-ce que le fait que ce n'est pas un question de vie ou de mort de faire une transition fait de moi qu'un monstre bloqué entre les 2 genres ?
A mon avis, tu fais bien ce que tu veux tant que ça te convient et que tu fais de mal à personne
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J'ai parfois tendance à différencier sensualité (attrait à tous les sens) de sexualité (plus attrait au sexe).
(par contre, je n'ai jamais vu Intouchables ^^ )
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@Nathalie a dit :
J'ai très peur qu'avec l'age, je regrette mon choix surtout quand je vois toutes les personnes qui passent le cap. Mais en fait, j'ai presque un équilibre maintenant tout en ayant peur de le perdre en vieillissant quand passer une journée en femme ne sera plus possible car je n'arriverai plus à faire illusion (je n'ai pas le talent de @Béatrice).
c est tout gentil ça Nathalie .. mais ne croit pas que nous ayons tant de talent que cela ..
et oui en vieillissant quoi que l on fasse cela devient plus difficile ..
mais en vieillissant c est finalement quelque chose que l on assume aussi plus facilement ..
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@flo a dit :
@Yacinthe
J'ai parfois tendance à différencier sensualité (attrait à tous les sens) de sexualité (plus attrait au sexe).
(par contre, je n'ai jamais vu Intouchables ^^ )Dans intouchable, le gars n'as plus de sensations sous la ceinture mais des zones orogènes nouvelles ont remplacé celles perdues. Il a développé une nouvelle sexualité.
Et puis comme dirais le proverbe, il n'y a pas que le sexe dans la vie, il y a le cul aussi... voila, tout en finesse, la sexualité c'est plus large que juste les parties génitales amha.
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Salut les filles ! Merci pour ce petit plongeon dans mes pensées Véro
Pour ma part, je ne peux que très peu parler de détransition puisque je me situe au stade de travesti et que je ne compte pas changer. Mais bien entendu c'est quelque chose qui m'a parlé. C'est pour ça que la question de transition est intéressante, car j'ai la nette impression qu'elle titille forcément chacun(e) d'entre nous.
Cette question du coup, est revenue plusieurs fois dans ma tête mais toujours a l’état de réflexions, pas de décisions. En fait j'imagine bien les problèmes de la vie quotidienne a devoir gérer en dehors de ceux sociaux (famille,amis, etc) et cela me suffit a réfuter l'idée. Et puis... je dois avouer que je trouve ma vie de gars relativement confortable ce qui ne fais pas pencher la balance.
Cela dit, il y aura toujours ce "truc". Un ressenti, une émotion, difficile a dire. Ce truc qui fait que quand je suis dans le genre féminin, je me sens a l'aise, encore plus naturelle, plus heureuse. Et ça je pense que ça ne passera jamais
Du coup voila, je reste la ou je suis et cela me suffit, tantôt avec des phases d'un genre, tantôt de l'autre.
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De mon parcours de femme trans, je souhaiterais partager 2 étapes qui me semblent modifier la façon de penser. La première sortie fut pour moi une révélation : la surprise bluffante de me sentir à ma place. Avec une force du ressenti qui ressemblait à une certitude pour reprendre le mot initial de Véronique. Comme je venais de passer 3 mois à construire les étapes de ma transition, en proie aux doutes, cette sortie devenait une preuve irréfutable de l'impérieuse nécessité de ma transition. L'étape suivante est récente. Elle est liée à la période de fin de transition : je ne me sens plus jamais homme. Je crois à l'impact du THS qui change la personnalité. "Ma preuve" à ce stade est la disparition des questions sur les raisons et objectifs de présence sur terre. Ces questions ne se posent plus, elles peuvent rester sans réponse : je vis simplement chaque journée, avec ses lots de joies, de difficultés (pas trop quand même mais qui n'ont pas grand-chose à voir avec la transition). Alors détransition : jamais pour moi. Ma tendance binaire est implicite dans mon explication mais j'ai croisé bien d'autres personnes qui vivent très bien un genre à mi-chemin (ou dosé tout autrement).
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@Claire a dit :
Je crois à l'impact du THS qui change la personnalité. "Ma preuve" à ce stade est la disparition des questions sur les raisons et objectifs de présence sur terre.
C'est peut être pas ta personnalité qui change, mais, maintenant que tu te sens bien, que tu profites de la vie, il n'y a plus besoin de but (parce que pour justifier une vie qu'on apprécie pas, il faut bien cela)...
En tout cas, j'ai le même type de libération, juste je suis et je vie
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Coucou et merci pour vos retours très enrichissants !
@Béatrice a dit :
cette volonte de transition je l ai eu il y a longtemps, presque 20 ans et si je ne l ai pas entamée c est que des evenements "superieurs" m en ont empeché
Oui, trop tôt, on a davantage de capacité à le faire physiquement, mais moins de recul sur sa situation. Plus tard, on murit la question, mais l'age complique les choses et devient un frein.
@Yacinthe a dit :
En fait, j'ai l'impression que le jour ou j'ai ouvert la boite de pandore, le jour ou pour la première fois je me suis travesti
Oh là là qu'est-ce qu'il m'a pris ce jour là ! Mais je ne regrette pas en fait !
@Nathalie a dit :
J'ai très peur qu'avec l'age, je regrette mon choix surtout quand je vois toutes les personnes qui passent le cap. Mais en fait, j'ai presque un équilibre maintenant tout en ayant peur de le perdre en vieillissant quand passer une journée en femme ne sera plus possible car je n'arriverai plus à faire illusion
Oui, j'arrive à cette situation où je sens qu'avec le temps, le masculin sera encore plus difficile à masquer. Déjà que là c'est pas gagné ^^
@JulieThéia a dit :
Cela dit, il y aura toujours ce "truc". Un ressenti, une émotion, difficile a dire. Ce truc qui fait que quand je suis dans le genre féminin, je me sens a l'aise, encore plus naturelle, plus heureuse. Et ça je pense que ça ne passera jamais
Si tu te sens bien comme ça à l'équilibre, c'est super
@Claire a dit :
La première sortie fut pour moi une révélation : la surprise bluffante de me sentir à ma place.
Oser franchir le pas, vaste problème ... ^^
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C'est vrai que toute sa vie on peut se poser des questions ..... Plus jeune on a peur de devoir tout refaire, sa famille, ses amis, son travail, l'idéal serait de s'endormir et de se réveiller dans un autre corps ... J'en ai souvent rêvé . Ensuite, vient l'âge, on n'a plus les même crainte, on se dit qu'on a vécu la majorité de sa vie entre deux, que maintenant, c'est trop tard pour envisager la moindre transition. Alors on continue comme avant, on passe simplement plus de temps à se maquiller et on essaie d'être encore féminine malgré les années .... Mais c'est loin d'être gagné
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D'après mon expérience personnelle, ce sujet est quelquefois taxé de transphobique. Personnellement, je regrette que le débat ne soit pas toujours facile, tant avec les personnes concernées qu'avec les réactionnaires de tout poil. A mon sens, la dé-transition montre que la transidentité est souvent exacerbée par les stéréotypes de genre et qu'il arrive que certaines personnes soient poussées sur des chemins qui ne correspondent pas, finalement, à leur ressenti. Tout serait plus simple si il n'y avait pas de genres sociaux, ou si il était possible de s'identifier à l'un ou l'autre alternativement sans souffrir de la pression sociale.
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@Mélanie a dit :
D'après mon expérience personnelle, ce sujet est quelquefois taxé de transphobique.
Transphobique, pourquoi ? Lorsque l'on en est à se poser la question de la transition, on a peut-être dépassé ce stade ?
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@Véronique, je faisais référence par exemple une publication de l'Espace Presse Transgenre qui note cet article de Radio Canada transphobe car dangereux. Je ne partage pas du tout ce jugement. Pour celles et ceux qui chercheraient des témoignages (an anglais) : https://www.reddit.com/r/detra...
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@Mélanie a dit :
D'après mon expérience personnelle, ce sujet est quelquefois taxé de transphobique. Personnellement, je regrette que le débat ne soit pas toujours facile, tant avec les personnes concernées qu'avec les réactionnaires de tout poil. A mon sens, la dé-transition montre que la transidentité est souvent exacerbée par les stéréotypes de genre et qu'il arrive que certaines personnes soient poussées sur des chemins qui ne correspondent pas, finalement, à leur ressenti. Tout serait plus simple si il n'y avait pas de genres sociaux, ou si il était possible de s'identifier à l'un ou l'autre alternativement sans souffrir de la pression sociale.
Je ne peux qu’abonder dans ton sens, une meilleur acceptation de la non-binarité éviterait probablement des situations de détransition.